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Charles Aznavour, le grand chanteur français mort l’année dernière à l’âge de 94 ans, s’appelait en fait Charles Aznavourian. Il était d’origine arménienne, ses parents étaient apatrides, il souffrait d’un physique ingrat et on disait qu’il n’avait pas de voix. Qui aurait pu croire qu’il allait conquérir le monde et devenir le symbole de la chanson française?
Petit Frère – la grande histoire du petit Aznavour est une création théâtrale autour de Charles et des siens, adaptée d’un livre de sa sœur Aïda. L’intention n’est pas tant de revenir sur les succès que chacun connaît, mais plutôt de plonger dans une odyssée singulière qui éclaire tout le siècle dernier: celle de la famille Aznavourian.
Il s’agit de remonter le temps à travers les souvenirs d’Aïda en évoquant les épisodes les plus marquants et peu connus de leur vie, souvent épiques, parfois même historiques. C’est un dialogue entre la sœur et le frère. Ensemble, ils se souviennent de la conquête du music-hall et de la France par la chanson et par la langue. Des jours sombres de la guerre, des jours radieux sur la scène. Ils deviennent aussi leurs parents qui racontent pourquoi ils sont partis, leur exil, leurs espoirs. En filigrane se détache une double mémoire, française et arménienne. La souffrance du génocide, et sa sublimation par l’amour de la culture d’adoption. En émane un formidable élan vital.
Le jury de Capucins Libre a été séduit par ce projet porté par Laure Roldán, déjà distinguée lors d’un récent TalentLAB, et Armen Verdian et leur a accordé la première résidence de fin de création de la saison 19/20. D’autant plus qu’il s’agit, par le théâtre, de transmettre des valeurs fortes comme le courage, la générosité, l’amour fraternel et l’unité familiale envers et contre tout.
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